Categories

Accueil > Le P.A.C. > International > Un Membre du PAC au Hombu Dojo

12 février 2005
Mathieu Perona

Un Membre du PAC au Hombu Dojo

Suite de mes expériences à Tokyo

Dans mon article Premier cours à l’Aïkikaï Hombu Dojo, je vous donnais mes premières impressions de l’Aïkikaï. Voici maintenant un compte-rendu un peu plus informé par l’expérience.

Voici maintenant trois semaines que je vais au Hombu Dojo. L’offre de cours est très large, mais j’essaye d’y aller une heure par jour, de préférence de 8h00 à 9h00, afin d’avoir le reste de la journée pour moi (j’ai un cours de japonais de 10h40 à 12h10). Comme il est parfois difficile de se lever à 7h00, j’ai aussi essayé quelques cours l’après-midi.

Ce qui me frappe le plus est la diversité des enseignants et des pratiquants. Les premiers sont manifestement laissés libres de leurs choix pédagogiques, et cela va du style très démonstratif à la technique quasi-invisible. Ces différences sont nettement liées à la personnalité des différents enseignants. L’âge aussi est très variable, avec au moins deux générations d’enseignants. La touche personnelle va du cours très sérieux à l’amateur de blagues sur ce qu’il ne faut pas faire. Tous, cependant, démontrent assez vite, puis passent dans la salle pour démontrer individuellement la technique à chaque pratiquant. AInsi, à chaque cours, on a une bonne chance de passer au moins une fois entre les mains de l’enseignant.

Du côté des pratiquants, c’est un peu la même chose. Il y a les habitués d’un horaire, ceux d’un enseignant, ceux qui passent et ceux qui sont (apparemment) toujours là. Les styles sont encore plus différents que ceux des enseignants, et la surprise est souvent au rendez-vous. Ainsi, je jeune japonais large d’épaule peut se révéler amateur d’un aïkido très (parfois trop) doux alors que tel pratiquant en apparence âgé et frêle va révéler des trésors de souplesse et de puissance. Par rapport à mes premiers cours ici, il y a plus d’étudiants, ce qui fait baisser la moyenne d’âge, bien que celle-ci reste sensiblement supérieure à celle du PAC.

Je dois dire que cela reste assez perturbant pour moi. J’ai souvent beaucoup de mal à évaluer le niveau de mes partenaire et le degré d’énergie que je peux mettre dans les techniques. Je dois avouer que je commence à avoir un comportement un peu stratégique : à la fin du court chauffement, j’essaye de me placer près d’un Japonais soit jeune et compact, soit un peu plus âgé, en essayant de cibler les hauts gradés.

Il faut aussi que je dise un mot sur les non-Japonais, qui représentent un bon tiers de l’assistance. Il y en a de tous âges et de tous niveaux, mais d’un cours sur l’autre on repère rapidement les deshi, élèves quasiment toujours présents, que les enseignants prennent pour démontrer les techniques, bref des gens qui s’investissent à fond dans l’aïkido. Je ne pratique guère avec eux : sachant qu’ils sont plus forts physiquement et techniquement que moi, j’en perds une partie de mes moyens et fait alors du mauvais travail, gaspillant mon temps et le leur.

J’ai aussi été amené à réviser mon opinion sur certains agréments du lieu. Je n’étais pas a priori opposé à l’idée de pratiquer fenêtres ouvertes ... jusqu’à mes premières engelures sur les mains. Heureusement, le temps se réchauffe. De même, les très esthétiques tatamis blancs sont un plaisir pour les pieds. Il s’agit en fait de tatamis de paille de riz totalement standards recouverts d’un tissu blanc, capitonné sur les tatamis, et posés sur un plancher bien souple. On a ainsi le plaisir d’avoir un bon appui qui ne s’enfonce pas et assez de souplesse pour les chutes. Le tissu blanc, en revanche est assez traitre. Partiellement synthétique, il glisse beaucoup plus que le revêtement gaufré de nos tatamis plastique, obligeant à la prudence dans les déplacements.

Les armes ne semblent guère pratiquées, malgré la présence d’un râtelier garni. Les pratiquants n’apportent pas leurs armes, et ceux qui veulent les pratiquer le font manifestement entre les cours. Je les vois ainsi en arrivant faire qui du bokken, qui du jo, qui du tanto une demi-heure avant le début du cours ou après la fin du cours. Les amateurs d’armes semblent ainsi peu nombreux, mais leur travail à l’air
intéressant (je n’ai malheureusement jamais le temps de rester les regarder).

Au cours de ces trois semaines, j’ai vus quelques techniques assez originales, et j’ai hâte de les travailler un peu afin de pouvoir vous les montrer.

Bonne pratique à tous !

Partager

Commentaires

Répondre à cet article