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18 janvier 2005
Mathieu Perona

Premier cours à l’Aïkikaï Hombu Dojo

On entend souvent parler du Hombu dojo (本部道場), le "centre mondial de l’Aïkido". Mon projet de pratiquer dans mon université d’accueil, Waseda, faisant long feu pour des raisons d’organisation des activités sportives en semestres universitaires, j’ai décidé d’aller pratiquer au Hombu Dojo, situé à une dizaine de minutes à pied de Waseda.

Le Hombu Dojo est occupe un immeuble qui ne paie pas de mine dans une zone résidentielle du quartier de Shinjuku à Tokyo. Pas de grande enseigne ni de décorations traditionnelles :juste une entrée vitrée dans un couloir, avec à main droite un comptoir et un peu plus loin des casiers pour mettre les chaussures, qu’on enlève après le comptoir pour prénétrer dans la partie surélevée du couloir. L’accueil est sympathique : je sors ma carte de membre [1], et je demande (dans un japonais très approximatif, mais les secrétaires sont habituées) un mois de cours. Je règle, et c’est parti !

Le dojo est au deuxième étage (troisième pour les japonais, qui comptent les étages à l’anglo-saxonne), le premier étant occupé par lae dojo pour les enfants. L’entrée du vestiaire est fermée par des rideaux qu’il faut écarter pour entrer dans une pièce faisant à peine deux fois le vestiaire de la rue Amyot, avec des casiers de chaque côté. Les casiers fonctionnent comme des consignes : on y met ses affaires, on prend, moyennant 100 yens, une clef qu’on accrochera sur un tableau de clous dans la salle de pratique. Au retour, on ouvre le casier, on récupère ses 100 yens et on se change. Apparemment, on peut aussi laisser son keikogi d’une fois sur l’autre. Au fond, les douches, seulement à l’eau froide, ai-je vu sur Internet. Je ne suis donc pas aller tester.

Comme je suis arrivé en avance, il n’y a pas foule : deux Japonais et un Français peu causant. Pendant que je me change, d’autres personnes arrivent, dont un japonais d’un certain âge, qui me salue aimablement. Il entame ensuite la conversation en me complimentant sur mon kimono, acheté chez Iwata quelques jours avant : il en avait un tout pareil il y a vingt ans. Puis il me demande depuis combien de temps je pratique. Quand je lui réponds six ans, il est tout surpris. J’ai l’ai bien cherché : mon hakama n’étant pas encore prêt, j’y suis allé seulement en pyjama blanc et ceinture blanche.

La salle de pratique elle-même est assez grande : l’aire de pratique doit faire 14 tatamis par 16 tatamis. Ceux-ci sont recouvers de tissus blanc capitonné, très agréable aux pieds, nettement moins aux genoux. Sur trois côtés, les tatamis sont bordés par 50 centimètres de plancher. Le kamiza est surélevé, avec une grande calligraphie "Aïkido", surmontée du portrait d’O’Sensei et sur la droite du Doshu. Plusieurs pratiquant sont déjà là et s’échauffent en silence. D’autres discutent tranquilement. Quelques minutes avant le début du cours, tout le monde se met en seiza. Je suis un peu surpris du peu de cérémonie : les gens s’asseyent où ils sont, sans former de ligne ni se mettre par grade (de tout façon difficile à connaître, beaucoup de personnes passant ne restant que peu de temps). L’ambiance est cependant formelle quand le professeur (Masuda Seijuro sihan, 8e dan) entre et salue.

Au total, entre vingt et trente personnes sont là, dont une petite dizaine de non-japonais. La moyenne d’âge est relativement élevée par rapport au PAC, probablement du fait de l’existence de clubs étudiants. Le cours ne dure qu’une heure, mais cela représente près de 50 minutes de pratique effective. Les techniques ne sont en effet montrées que trois ou quatre fois, pluis les pratiquants cherchent. Je salue un Japonais, assez âgé, et commence à pratiquer. Je dois dire que j’étais assez déboussolé pour ce premier cours. La sensation familière du hakama me manquait, et la différence de style est sensible. Autre surprise, on ne change pas de partenaire pendant le cours. Pour moi, cela aura été un bémol, car j’ai eu du mal à me faire à mon partenaire, qui attendait manifestement un style différent de ce que je produisais. De son côté, il semble avoir essayé de voir jusqu’où je pouvais aller, poussant parfois un peu loin certains kote gaeshi (oui, je sais Arnaud, je dois travailler ces chutes : je n’ai d’ailleurs pas eu le choix). Le thème du jours est manifestement morote dori, avec des formes de base assez courtes, mais des variations intéressantes. Je suis loin d’avoir tout retenu, le professeur ne les montrant q’une fois chacune.

Le cours finit par un shomen uchi ji waza puis par un kokyu-o. Nous saluons, et, quand le professeur est sorti, chacun salue son partenaire d’un arigato gozaimashita. Puis je vois les pratiquants courir vers le vestiaire, et revenir aussi rapidement armés de balais, d’un aspirateur, d’un seau est de serpillères. Je le saurai pour la prochaine fois. Pour ma part, je rejoins aussi le vestiaire et vais me changer.

Merci à ceux qui m’ont lu jusqu’ici, et plus de nouvelles la prochaine fois.

P.-S.

Le site du Hombu dojo, et celui d’Iwata.

Notes

[1J’ai eu la surprise de recevoir ma carte de membre, valable jusqu’en mai 2005, avec mon diplôme de premier dan Aïkikaï.

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Commentaires

4 Messages

  • Arnaud 18 janvier 2005
    19:47

    Merci Mathieu de nous ouvrir ainsi une nouvelle rubrique "international". Nous avons pas mal d’anciens élèves de part le monde et tu es celui qui ose "ouvrir le bal".

    Encore merci, et nous serons impatients de tes nouvelles "aventures"... A bientôt.

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  • Mathieu 19 janvier 2005
    12:44

    Juste un petit mot (je ne vais pas transformer cette rublique en weblog, ne vous inquiétez pas) pour le deuxième cours. Il y a manifestement plus de monde sur le créneau 19h00-20h00, avec du coup pas mal de non-Japonais. Cette fois-ci, on a changé de partenaires, et j’étais déjà plus à l’aise (même si j’ai failli me faire assomer par un Occidental pêchu). C’est cependant assez déstabilisant de n’avoir qu’une idée très floue du niveau de ses partenaires prospectifs. Je renoue avec mes sensations de débutant...

    Dernier petit détail : on pratique fenêtres ouvertes. Heureusement, la salle chauffe vite.

    Bonne pratique à tous !

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    • Arnaud 24 janvier 2005
      15:44

      Bonjour Mathieu,

      Pour le Blogue, pourquoi pas si le coeur t’en dit ? Je découvre ce second message alors que j’étais en train de me dire que tu es peut-être naturellement trop modeste : une rubrique "International" a-t’elle sa place comme sous-rubrique de "Club" ?

      Je pense que cela mériterait d’être au premier niveau. "Mathieu à Tokyo" pourrait par contre en être une sous rubrique lorsque que l’envie et l’occasion se présentera pour d’autres élèves du PAC.

      Sinon, pour en revenir à la pratique de l’Aïki : Tu as eu la chance de rencontrer la saison dernière le fondateur du PAC Roger Richaud. Je n’oublie jamais qu’il disait, et Nanou nous l’ a souvent répété : "le 1er dan, c’est le début de l’aïkido" . Les gens du Nord qui nous ont fait le plaisir de venir à cette occasion ont nommé leur dojo : SHOSHIN AÏKI DOJO... à méditer !

      Je constate avec plaisir que tu es "en bonne voie"... ;-)et j’en suis sur en "bonnes mains" ! :-D

      à bientôt.

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      • Mathieu 25 janvier 2005
        02:30

        Salut à tous !

        Plutôt qu’un blog, je pensais faire des article à un rythme d’un toutes les deux semaines, si j’ai assez de matière. On verra bien.

        Pour les rubriques, il faudrait demander à ceux qui conseultent le site. J’ai mis ça dans « Club » car mes petites aventures à Tokyo ne me semblent pas avoir l’intérêt que peuvent présenter des articles plus généraux sur l’Aïkido ou le Japon, et s’adressent avant tout aux memebres du club qui me connaissent...

        En attendant, je suis lentement en train de trouver ma place. La diversité des niveaux et des enseignants est un peu déroutante au début.

        Bonne pratique à tous !

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