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28 janvier 2011
Bruno, Lionel

Pratiquer l’aïkidô relaxé, hors toutes tensions psychophysiques (2/4).

Il faut savoir que Maître Tôhei Kôichi (藤平 光一) a fondé une école qui porte le nom « Shin Shin Toitsu Aïkidô » (身心統一合氣道) qui signifie pratiquer l’aïkidô avec le corps et l’âme unifiés. Ces méthodes présentées, venant de son école, visent à réunifier ou coordonner le corps et l’âme, qui normalement ne sont jamais désunis, ce sont les conditions de vie modernes trépidantes qui opèrent quotidiennement cette division.

Pratiquer l’aïkidô relaxé, hors toutes tensions psychophysiques (2/4).

Relaxer le corps, c’est respecter l’action de la pesanteur. Les mains sont disposées le long du corps, elles pèsent de leur propre poids et ainsi font se relâcher les épaules qui sont alors dans leur position naturelle c’est-à-dire « tombantes ». Chaque partie du corps tombe naturellement, et leur poids se situe dans leur partie la plus inférieure.

Il est nécessaire de se relaxer complètement. Se relaxer n’est pas un état plaisant ou faible mais état fort car de totale disponibilité, de présence active à ce qui nous entoure, à ce que nous voyons, à ce qui nous est dit.

Le calme est le propre du mental et la relaxation l’attitude naturelle du corps.

Exemple physique :

La posture naturelle du corps, debout, les genoux légèrement fléchis, les pieds au même niveau et légèrement ouverts, les bras le long du corps, les épaules tombantes et le regard droit devant soi, porte le nom de Shizentaï (自然体). Cette posture simple permet à tout observateur attentif de remarquer aussitôt la présence d’une tension parasite.

Si le mental est préoccupé il s’agite et le corps reproduit cette agitation à son tour. Si le mental est en paix alors la posture corporelle réfléchie cette tranquillité. L’attitude corporelle n’est que le reflet de notre état mental. Nous sommes à l’image des mouvements de notre âme.

Quand nous sommes dans un réel état de relaxation notre mental est épuré de toute crainte, de tout calcul, de toute intention préméditée, alors en phase avec soi-même notre pratique est plus juste. Par exemple, lors d’une attaque de uke, nous ne serons ni avance ni en retard, chacun de nos gestes seront posés en fonction de ce que uke fera et quand il le fera, l’attaque sera vécue « en directe », c’est-à-dire avec calme et vigilance, sans rien de prévu à l’avance, et de ce fait sans « téléphoner » à uke comment et quand nous allons intervenir, car uke non plus n’est pas passif.

Exemple de la portée du mental sur le corps et sur notre capacité de présence active :

La vie moderne n’est pas de tout repos et nous apporte son lot quotidien de stress, soucis, course contre la montre, réunions et activités diverses.

Il faut parvenir à pratiquer l’aïkidô en ayant laissé les divers soucis du quotidien à l’entrée du dôjô afin de ne pas « encombrer » le mental avec des pensées perturbatrices et au final avoir la tête ailleurs. L’idéal est de se présenter au cours avec le corps relaxé et le mental apaisé afin d’être disponible pour une pratique juste et agréable de notre discipline.

Une manière physique de faire partir une tension issue de notre agitation mentale est de « secouer les mains » à partir de la position shizentaï. Cette pratique courante dans les dôjô, en début des cours, se nomme Tekubi Furi Undô (indiqué dans le vocabulaire de la lettre précédente).

Il est très difficile d’agiter les mains rapidement lorsque nous sommes tendus. Pourquoi passe-t-on par les mains pour détendre tout le corps ? Parce qu’elles sont, malgré tout, la partie du corps la plus facile à secouer lorsque nous sommes tendus, de plus les vibrations émises par les mouvements des mains se propageront facilement à travers tout le corps (passant dans la colonne vertébrale jusqu’aux talons qui décolleront du sol) qui finira par perdre tout excès de tension non naturelle.

La pratique de Tekubi Furi Undô ne met pas en œuvre que les mains et les bras mais bel et bien tout le corps pour la simple et bonne raison que l’objectif est de décontracter absolument tout le corps de l’aïkidôka. De même les effets de Tekubi Furi Undô ne sont pas strictement physique puisque les bienfaits se répercutent au niveau du mental qui finit par s’apaiser.

Si le corps se décontracte le mental se calme et l’attention ou disponibilité s’accroît, nous sommes à ce que nous faisons et la pratique devient plus authentique.

Vocabulaires :

3 Concepts physiques :

Kôhô Tentô : 後方転倒 : Renversement du corps vers l’arrière : fixer un point au sol devant soi et basculer le corps vers l’arrière tout en fixant constamment le point au sol, cela permet de se protéger la nuque et de garder notre attention vers l’avant. Attention lors du retour en avant bien pousser la tête vers le haut pour éviter le mouvement de balancier final et ainsi pouvoir se remettre debout en restant droit.

Shihô Undô : 四方運動 : Déplacement dans les quatre directions, en faisant Ikkyo undô. Notre présence doit toujours être droit devant.

Happô Undô : 八方運動 : Même exercice mais dans les huit directions.

Ces exercices ont pour but de stopper l’agitation mentale pour laisser toute la place à notre vigilance et donc être totalement disponible à la situation présente. Lors de la pratique de ces exercices il faut impérativement être présent à ce que l’on fait, les faire vivre avec toute notre présence assidue.

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