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22 juillet 2010
cleab, Elisedardill, ivantrabuc1, milric

Le Pac touche fort en Bretagne (Lesneven 2010)

Le déplacement des pratiquants du PAC en Bretagne a été massif, grâce à la générosité de notre président bien-aimé, ainsi qu’à la maman de Virginie, qui a consenti à voir son appartement envahi par dix énergumènes en armes... Petit rappel chronologique des faits.

Samedi 10 juillet, 7h pétantes du matin, place Monge : huit d’entre nous, armes et bagages en main, se retrouvent sur la place déserte, à quelques mètres du gymnase Ortolan. Seule Maïwenn, trahie par son réveil, manque à l’appel. Qu’à cela ne tienne, nous la récupérons les yeux encore ensommeillés à l’arrêt Corvisart ; elle fait tout de suite oublier son retard en exhibant de sa besace un énorme gâteau au chocolat. Solène n’est pas en reste et dégaine le thermos de café. Bref, on n’a pas encore fait 1km que le convoi de trois voitures est déjà à l’arrêt et que le petit-déjeuner s’improvise en double-file à quelques pas de Masamune : personne n’a dormi de la nuit mais tout le monde est ravi de partir.

Seul bémol : Emilie et Sandrine, au plus près de l’information, nous annoncent le décès de Maître Tamura : nous partons donc en nous doutant qu’une atmosphère particulière règnera à Lesneven...
Pause déjeuner quelques heures plus tard à Iffiniac, où nous voyons à l’œuvre le charisme de Matthieu, qui se fait d’emblée un copain et repart avec un pot de miel de Bretagne...

On retrouve Virginie le soir même à Brest : chacun s’installe et prend ses marques dans le grand appartement généreusement mis à notre disposition... Les moustiques nous repèrent, le gros chat roux nous regarde de la fenêtre d’en face, les vannes fusent : commence une série de soirées toutes aussi agréables les unes que les autres, qui n’en rognent pas moins de manière significative sur notre temps de sommeil.

Dimanche : réveil 7h (ouh c’est dur) pour être à 9h sur les tatamis (ouh c’est dur), après s’être enregistré sans problème grâce à l’organisation de Thierry. Nous découvrons vite qu’il vaut mieux arriver 10 minutes plus tôt pour s’échauffer avant le cours... Maître Yamada, après une minute de recueillement en souvenir de Maître Tamura, impose d’emblée son rythme : il fait une démonstration très rapide de la technique, puis il laisse les pratiquants travailler une vingtaine de minutes. Certains d’entre nous sont surpris par le rythme très dense de travail – nous ressemblons tous, après vingt minutes d’iriminage, à des poissons rouges sortis de l’eau, à la recherche d’oxygène... Le temps pesant et lourd de cette matinée n’arrange rien...

Pour l’heure de l’après-midi, nous découvrons Maître Fukakusa, qui nous séduit d’emblée par ses explications limpides, son sourire et ses mimiques inimitables. Chacun de nous a pu être corrigé au moins une fois par cours, souvent plus. Nous avons tous été conquis par sa technique, ses qualités pédagogiques et humaines.

Certaines d’entre nous - Solène, Cléa et Maïwenn - assistent au cours d’armes de Toshiro Suga et projettent alors de se mettre dès que possible au régime riz complet/ 2000 suburi par jour...

Chaque jour, le grand dojo se remplit sans mal : pratiquants nombreux issus de toutes régions et de tous pays (nous croisons un groupe d’écossais, de russes, d’autrichiens, d’espagnols, de belges...) ; visages que l’on retrouve de jour en jour et qui nous deviennent familiers, mais aussi personnes déjà croisées ou entraperçues en stage durant l’année... Un petit clin d’œil à tous ceux que nous avons recroisés avec une insistance particulière durant la semaine, et que nous espérons avoir l’occasion de retrouver prochainement : quelques pratiquants venant du vieux Lille, un groupe venant de Limoges, des pratiquants du club de Ris-Orangis, le groupe qui tenait le stand Masamune à l’entrée du dojo... Entre plusieurs moments de pratique avec des partenaires inconnus, il nous arrive aussi de nous retrouver sur le tatami, entre gens du PAC, sans jamais trop s’éloigner de Matthieu (il nous servira de modèle tout au long de la semaine pour bien des techniques).

Le groupe trouve son rythme de croisière : le corps s’habitue au réveil matinal, au travail concentré sur le tatami, à la répétition des mêmes techniques (nikkyo ura, kotegaeshi, iriminage plusieurs fois par jour). Nous attendons avec plaisir l’heure de la pause de 10h30, durant laquelle un organisateur du stage prend la parole pour passer de petites annonces et faire la page météo sur un mode poétique qui donne bien du fil à retordre à la traductrice. Nous commençons aussi à comprendre qu’en Bretagne, il fait beau, mais plusieurs fois par jour, d’où ce dicton de Laurent, énoncé au petit matin sur un morceau de Duke Ellington : « quand il fait beau, il ne fait pas beau, et quand il ne fait pas beau, il fait beau » (qui permettra de construire sur le même principe la règle selon laquelle si « ça touche », ça ne touche pas et si « ça ne touche pas », ça touche – comprenne qui pourra, hé hé...).

Mardi après-midi : une pause est prévue pour aller retrouver Charles, qui passe quelques jours de vacances en famille à proximité de Lesneven, et qui nous avait invités pour un barbecue. Hélas, météo inclémente... Que faire ? Reconsidérant la question du barbecue, il est finalement admis que la notion de « barbecue d’intérieur » n’a rien, en soi, de contradictoire, ce qui nous pousse à utiliser la cheminée pour faire griller nos victuailles. La maison est quelque peu enfumée lorsque nous lançons le feu, mais nous parvenons à nous restaurer avant l’après-midi plage...
Nous découvrons alors que la voiture de Matthieu est remplie de jeux de toutes sortes qui révèlent ses talents cachés : fusils à eau qui donnent lieu à une mémorable bataille, matériel de jonglage, diabolo, boules de pétanques, etc... L’après-midi fut délicieuse.

Mercredi : les courbatures commencent à se faire sentir, les pieds sont endoloris et les bleus enjolivent certaines guiboles (mention spéciale du jury pour les gambettes de Maïwenn). Heureusement, les lasagnes de Virginie permettent à la petite troupe de se requinquer... Solène se prépare à livrer son combat nocturne avec les moustiques pendant que, sous un orage sans précédent, arrivent au camping de Lesneven quatre autres compagnons du PAC : Marie, Guillaume, Thierry et Franck (dont le premier cri sur terre brestoise fut : « aïe, qu’y caille !! »). Ils devront monter leur tente sous la pluie et subir toute la nuit l’assaut des éléments... (Thierry, connu pour son pied marin, est le seul à arborer au matin le sourire frais de celui qui a bien dormi.)

Jeudi : Franck et Thierry ont le courage de faire le cours de ïaïdo à 6h30 le matin, sous la conduite de Tiki Shewan. A midi, après trois heures de pratique, les filles du PAC envahissent les vestiaires du dojo qu’elles quittent les dernières comme chaque jour, et nous voilà parti à la recherche d’une crêperie qui accepte d’accueillir un groupe de 14 personnes. La chose est bien plus dure qu’il n’y paraît (la veille, nous nous étions déjà fait vertement traités d’esclavagistes pour nous être présentés à 12 sans réservation) ; après maints refus et une bonne heure d’errance dans le Finistère Nord, nous finissons par échouer dans une crêperie dont l’originalité est de servir en outre des plats sénégalais (Laurent a pu discuter épices avec le chef). Solène est partie entre temps récupérer Jérôme à la gare de Brest ; les voilà qui arrivent tous les deux pour le dessert : le groupe est au grand complet ! Certains courageux reviennent au dojo pour les cours de l’après-midi, d’autres vont se promener sur la plage et les rochers de Meneham – Virginie et Ivan réussissent même à prendre un bain dans l’eau glacée... Le temps de se sécher, une averse diluvienne trempe indistinctement l’ensemble du groupe qui court se réfugier tant bien que mal dans les voitures...

Vendredi : Emilie, Virginie et Matthieu nous quittent pour la soirée : ils vont voir Mika et NTM aux Vieilles Charrues et reviendront absolument enthousiasmés. Dans l’après-midi, le groupe assiste au passage des grades aïkikaï présidé par Maître Yamada. Tous les candidats ont été reçus. Maître Fukakusa est présent dans les tribunes, assis juste devant nous : le lendemain, il fera pendant son cours une sorte d’hommage aux gradés de la veille en les prenant à tour de rôle pour uke.

Un petit groupe du PAC reste à l’apéro organisé par les commerçants de Lesneven : c’est l’occasion de voir les pratiquants habillés en civil, de pouvoir leur parler, de découvrir leur accent et leur club d’origine. L’ambiance est très chaleureuse ; le vin délie les langues et rosit les joues... De retour à l’appartement, nous découvrons que Jérôme est un véritable cordon-bleu : il est en train de réaliser une Jambalaya. Nous passons encore une très bonne soirée dans l’appartement brestois.

Samedi : dernière journée sur les tatamis... L’atmosphère est aux adieux : le dojo commence à se vider. Toshiro Suga évoque le souvenir de sa rencontre avec Tamura, ce qui provoque l’émotion de tous les pratiquants. Alors que tout le monde commençait à prendre ses habitudes, le groupe commence à se défaire : Matthieu, Marie et Guillaume rentrent à Paris ; Sandrine quitte notre groupe pour rejoindre d’autres pratiquants avec qui elle enchaînera un deuxième stage à la Rochelle la semaine suivante... Nous commençons à ramasser nos affaires pour partir le dimanche matin. Nous avions pourtant l’impression que la semaine ne faisait que commencer...

Dimanche : après un petit détour au marché de Brest, nous laissons Jérôme attendre son train, et Virginie profiter de sa ville natale... Les adieux attristent tout le monde, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que l’on se retrouve deux jours plus tard pour le vernissage d’Harvey... Ce sera l’occasion de manger les chips qui restent, de se rendre les affaires égarées dans les sacs ou les voitures...

L’été promet d’être long : il nous tarde à tous de nous retrouver aux entraînements du club... Pour la plupart de nous, c’était la première fois que nous consacrions toute notre journée à l’aïkido : cela nous a donné envie de continuer... Nous repartons tous avec le sentiment d’avoir eu grand plaisir à pratiquer et d’être davantage liés les uns aux autres.

A bientôt, pour de nouvelles aventures... Elise et Ivan

Et pendant ce temps-là, à Agrotech…

L’internat d’Agrotech, construit à coup sûr un jour de soleil par un Breton nostalgique de la pluie et de la grisaille, abritait aussi une émissaire du PAC (Cléa). Ici, point de moustique ni de pluie torrentielle pour gêner l’installation, mais la douce musique des pieds et de la voix des autres aïkidokas rentrant du pub vers minuit et s’obstinant à vouloir démontrer les subtilités d’irimi dans les couloirs, au grand dam de ceux qui auraient préféré la compagnie de Morphée à celle d’O’Sensei vu l’heure avancée.
Au réfectoire, outre les mérites comparés des différentes bouteilles de vin, on discute bien sûr dojos et techniques, on baisse parfois la voix pour parler de Toshiro Suga qui, imperturbable, boit son propre thé dans sa théière personnelle à quelques tables de là… Il y avait également moyen de réaliser une étude comparative approfondie de tous les moyens employées pour lutter contre bleus, tendinites et fatigue musculaire chez les aïkidokas de France !
Le dîner est également l’occasion de retrouver les nouvelles connaissances avec lesquelles on a eu plaisir à pratiquer dans la journée… et d’éviter ceux qui ont obstinément cherché à vous démonter l’épaule, technique peu courante mais hélas encore répandue chez quelques-uns ! C’est là qu’on se rend compte que certains pratiquants viennent tous les ans à Lesneven depuis une dizaine d’année, ce qui incite indéniablement à une certaine humilité dans la pratique et les commentaires sur les techniques.
Dormir à Agrotech, c’est aussi faire l’expérience de la Bretagne et de sa météo… aléatoire : autant le premier jour les 15 minutes de marche à pied parmi les rhododendrons et les maisons en pierre pour rejoindre le dojo semblent charmantes sous le soleil, autant dès le lendemain la pluie douche les plus enthousiastes. Fort heureusement, le covoiturage est aussi l’occasion de faire des rencontres et de résoudre de nouvelles énigmes telles que comment caser quatre personnes, quatre sacs, autant de jo et de bokken dans une Clio... Si les habitants de Lesneven ont été surpris par ce défilé matinal de pyjamas blanc en armes, ils n’en ont jamais rien laissé paraître ; ou peut-être sont-ils tout simplement habitués de longue date à cette parenthèse estivale.

Cléa

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